Périple urbain




2019

Exposition & édition







︎Hermanville-sur-Mer


©2018 photographies GANG
©2019 texte et mise en page GANG
imprimé par Nii sur papier Cyclus print en 500 exemplaires

Cette publication accompagne l’exposition périple urbain présentée pour la première fois en mars 2019 à la médiathèque d’Hermanville-sur-Mer dans le cadre de Chantiers Communs | mois de l’architecture Normandie.


Arrivés à la gare de Caen, c’est à vélo que nous choisissons de parcourir le territoire périurbain. De cette manière, nous sommes en contact avec le paysage, nous pouvons nous arrêter pour le photographier et rencontrer les promeneurs tout en ayant la possibilité de couvrir des distances relativement grandes.

Quitter la métropole ne semble pas aisé à vélo. En nous éloignant du centre ville, les circulations douces (piétons et vélos) disparaissent peu à peu, laissant place à une organisation du territoire dédiée à l’automobile : panneaux de signalétiques, rond-points, barrières de sécurité, bordures de départementales tondues, limitation de vitesse... voici le décor de cet «entre-villes» et du périurbain.

A l’écart des routes qui structurent ce territoire, nous trouvons un itinéraire de promenade aménagé pour les vélos et les piétons, longeant le canal vers la Manche. Ces axes «verts» commencent à être considérés dans les politiques d’aménagements du territoire et à être valorisés au sein des départements. Ces choix laissent apparaître de nouvelles pratiques intercommunales, témoignant de la mutation des mobilités, et ainsi des paysages.




Nous arrivons sur les lieux de notre résidence. Petit bourg qui, depuis les années 60 se développe par la construction successive de lotissements. Ces quartiers permettent le renouvellement de la population, mais semblent déconnectés du reste du bourg et apparaissent comme des enclaves à l’image des villes dortoirs.
Nous choisissons de les arpenter, les découvrir et ainsi d’y rencontrer leurs habitants.
Ces morceaux de villes ont un aspect labyrinthique. Il est facile de s’y perdre en s’aventurant sur ces voies de dessertes, et d’aboutir sur une impasse dans laquelle le demi-tour est la seule issue. Les rues se ressemblent. Notre regard est arrêté par des haies druement taillées, ou des toitures descendantes.

En répétant nos déambulations dans les rues, nous réalisons que les quartiers sont imprégnés de leur environnement. Nous commençons à voir des tracteurs et des élevages poindre dans les jardins, rappelant le caractère agricole du bourg, tandis que les parasols évoquent la proximité de la mer. Le week-end, les trottoirs ou les placettes se transforment en terrains de pétanque, pratique largement adoptée par les habitants. Les impasses se transforment en terrasses partagées dans lesquelles on se retrouve entre voisins. Des enfants profitent des voies de dessertes peu passantes pour faire de la trottinette et du roller. Des adolescent(e)s circulent en vélo et disparaissent derrière une haie nous laissant penser qu’il existe des passages vers d’autres quartiers...

Nous découvrons des quartiers et leurs habitants qui participent discrètement à la vie du bourg, des pratiques de la ville confidentielles qui marquent une volonté d’appropriation des espaces communs et qui pourraient participer à l’identité globale de cette commune.